Je continue ma découverte des "phénomènes-culturels-à-côté-desquels-je-suis-passé-pendant-20-ans", en annonçant assez fièrement que, après 6 mois de lecture intensive, je suis à jour dans
One Piece, et contre toute attente, c'est très chouette
Près de 25 ans de publication et bientôt 1000 chapitres au compteur à se farcir, ça n'a pas été facile. J'avais tenté de me faire l'intégralité du manga en 2012, mais j'avais stoppé au chapitre 160 (les conflits internes des habitants d'Alabasta m'ennuyaient).
Cette fois-ci, j'étais motivé pour suivre les analyses hebdomadaires d'un
Youtubeur anglophone, qui lui aussi n'avait jamais lu la série.
Il m'a fallu un rythme de lecture très soutenu, et j'ai tenté plusieurs méthodes (lire une heure par jour, lire 1 tome par jour, lire 4 chapitres par jour...). Selon les arcs, ce n'était pas toujours super agréable (passé un certain stade, l'auteur remplit ses pages de bulles et d'information histoire de finir son histoire avant de mourir de vieillesse), mais j'y suis parvenu
Concernant l'oeuvre en elle-même, j'ai été surpris du ton et du contenu de ce qui semblait être, sur les étals des conventions d'animé, un
shonen d'action juste plus rigolo que les autres.
Déjà, niveau humour, c'est discutable. Les gags et les dialogues se voulant gagesques tombent souvent à plat (surtout au début), mais en contrepartie, les
chara-design sont souvent très drôles en eux-mêmes, ainsi que quelques expressions/réactions des persos
J'ai chialé comme un bébé à la fin de presque chaque arc (du moins, les arcs d'avant le tome 67) ; parfois, pendant de grosses minutes
Pour les bagarres, c'est surtout la quantité qui prime sur la longueur. Chaque gros méchants débarque avec sa tripotée de sous-fifres, mais ils sont éliminé relativement rapidement pour la plupart. Et à part le personnage de Zoro, qui se retrouve à 99% face à des manieurs d'épée, les techniques sont assez variées pour éviter la monotonie.
Le truc à savoir sur
One Piece, c'est que c'est le genre d'histoire avec des ramifications, du
foreshadowing, et des
callbacks. Par exemple, dans le chapitre 1, il y a une case qui semble faire référence à un pouvoir qu'on ne découvrira que 60 tomes plus tard. Dans le chapitre 70, il y a le nom d'un perso qui apparaît dans le chapitre 528. Si ce n'est pas de la
retcon bien faite, c'est trop bien conçu pour ne pas être quelque chose que l'auteur à prévu 10 ans à l'avance...
Aussi, la série prend son temps... Trop, même. Pour vous donner une idée de la vitesse d'avancée du récit, le chapitre 100 s'appelle "Et ainsi débuta la légende"
Ce temps, il est souvent employé pour développer les nouveaux membres d'équipages, ou pour donner des
flash-backs larmoyants sur pages noires (certains tomes sont composés au 3/4 de pages noires)
Tout ça, pour un
shonen, cela surprend. L'auteur me donne l'impression d'être un fan du genre qui a reconnu les lacunes narratives des confrères qui l'ont précédé - des lacunes qui font pester/se moquer les lecteurs. On remarque ça aux personnages secondaires, qui ne tombent PAS tous au second plan une fois que Luffy, le héros, devient plus fort...! Imaginez si Yamcha ou Tenshin Han étaient encore utiles, dans
DBZ
Bon, si on était face à un autre médium que du manga à publication hebdomadaire (des romans, par exemple), tout ce travail de préparation et de scénario serait moins impressionnant, mais il faut le signaler.
Voilà, il ne me reste maintenant plus qu'à attendre les sorties de chapitres, chaque semaine. Et je ne sais pas si je vais supporter
La construction de
One Piece est vraiment faite pour que les chapitres soient lu d'affilée, pour se souvenir de tout le casting, de leur position sur les îles/pays, et pour capter les références aux précédents événements. Entre l'épisode 994 et 995, j'avais déjà zappé qui était présent ou non pour la grosse castagne : ça part mal. Mais si j'ai tenu pendant une demi-douzaine d'années pour
Naruto, je peux bien faire l'effort ici
